Logo du jeu The Wind Waker

Test et revue de presse de The Wind Waker

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Revue de presse

Source Note
Gamekult 9/10
Famitsu 40/40
IGN.com 9.6/10
Gamespot 9.3/10
Joypad 10/10
Consoles + 90%

Avis de la communauté

Communauté

Parmi les membres de Puissance-Zelda, 1639 possèdent ce jeu. Ils l'ont noté en moyenne 4,25/5.

Avec son style graphique novateur, Miyamoto s'est fait bien des ennemis. Encore une fois, n'écoutant que son courage (et surtout lui-même), il n'a rien changé. Et quand on prend Link en main dans ce qui est sa première apparition comme héros sur GameCube, on se rend compte qu'il a bien fait de n'écouter personne et de faire fi des critiques. Car si vous en doutiez, The Wind Waker est une pure merveille comme on aimerait en voir plus souvent. En voici le test.

Critique rédigée par Janus

Beaucoup de jeux ont des histoires. Seul Zelda en fait une légende.

Sans trop vous révéler le scénario, voici le cadre de l'histoire. Le jeu se déroule 1000 ans après Ocarina of Time, et vous prenez le contrôle d'un jeune garçon nommé Link, un descendant du héros d'Ocarina of Time. Le monde est très différent de ce que l'on connaît jusqu'à présent : recouvert par un océan, on ne vit que sur des petites îles. Hyrule et les évènements de Ocarina of Time ne sont plus que des légendes.

Pour son douzième anniversaire, Link reçoit le "costume du héros", qui est une réplique exacte de la tunique du Link de Ocarina of Time. Mais il ne s'amusera pas longtemps, car un gros oiseau portant une fille arrive sur l'île. Après un peu de crapahutage, il sauve la fille, qui s'avère être une pirate nommée Tetra. Malheureusement, l'oiseau n'abandonne pas et kidnappe par erreur Ariel, la petite sœur de notre héros. Ainsi commence une aventure riche en rebondissements et en révélations !

Le grand point fort du scénario est qu'il est pour la première fois conscient des autres Zelda. Les fans d'Ocarina of Time retrouveront nombre de références qui rendent le jeu vraiment passionnant. D'ailleurs, le jeu donne le ton dès la première minute, avec un petit résumé d'Ocarina of Time raconté sur des fresques. La sensation de retrouver un monde que l'on connait et aime n'en est que plus grande, et c'est un véritable régal de voir comme il a changé depuis Ocarina of Time.

J'ajouterais que le jeu *est* tout aussi sérieux que Ocarina of Time quant aux révélations du scénario, voire plus. Ne vous fiez pas à l'aspect enfantin des graphismes, le scénario sait être mature sans avoir à dispenser le sang par litres ou rendre Link aussi ridicule que Dante de DMC2.

Bon, en étant raisonnable, l'histoire est clichée (ce n'est pas un Xenogears), mais elle joue tellement sur nos souvenirs de Zelda tout en rajoutant du nouveau qu'elle est passionnante. Evidemment, un joueur néophyte à la série risque d'être moins enchanté qu'un vétéran, mais, euh... qui n'a pas joué à Ocarina of Time au moins ?

Le voilà enfin !

Après une attente insoutenable, le nouveau Zelda nous arrive. Celui-là a eu la particularité de diviser les fans : avec un graphisme tout cel-shadé et un Link enfant, il s'attira les foudres de joueurs qui s'attendaient à un jeu "adulte" après Ocarina of Time et surtout Majora's Mask. Que ceux-là puissent se rassurer, The Wind Waker est en tout point le digne successeur de ses aînés. Explication.

Ahhh... Zelda... Les fans vous le diront, les jeux de cette série procurent une sensation d'émerveillement et d'aventure que d'autres productions n'arrivent pas à recréer. Etant une des séries qui a le mieux effectué le passage à la 3D avec Metroïd (Mario en 3D étant totalement dissemblable des jeux en 2D), elle a su jusqu'à présent passionner des millions de joueurs sans jamais décevoir. Enfin, si on laisse de côté les jeux CD-I.

Néanmoins, The Wind Waker apparut comme un choc pour les fans : après deux épisodes de graphismes "réalistes" et une démo technique montrant un Link adulte faisant un duel épique avec Ganondorf, tout le monde s'attendait à un jeu sérieux. Or, l'équipe de développement a décidé de faire ce jeu en cel-shading, nous donnant un Link gamin et une ambiance de dessin animé.

La réaction chez les fans était partagée : certains affirmaient que c'était plus en accord avec le reste de la série, en citant le magnifique A Link to the Past comme exemple. D'autres trouvaient que c'était une trahison de la part de Nintendo. Dès le départ donc, The Wind Waker se devait de séduire tout le monde.

C'est l'shading !

On a beaucoup tapé sur The Wind Waker à cause des graphismes enfantins, proches d'un dessin animé. La majorité de ces commentaires ont été faits sur des photos d'écran ou sur la première démo du Space World, qui - je trouve - n'est pas représentative du tout. Donc, oui, le jeu est cel-shadé, oui, Link est un enfant. Mais quand on a la manette en main, je peux vous assurer que tous ces préjugés s'envolent aussitôt.

Grâce à cette représentation graphique, les graphismes donnent une "vie" à Link. Ici, il regarde des ennemis du coin de l'œil quand il tourne autour d'eux, il a vraiment l'air d'avoir mal quand on se fait toucher, et il nous communique parfaitement ses émotions dans les cinématiques sans qu'il n'y ait de dialogues.

Les ennemis aussi sont très expressifs, ils font des tronches d'abrutis quand on les frappe, ont l'air bien méchant quand ils attaquent, ou peuvent être dans les vapes avec une tête pas possible (tout y compris les oiseaux qui tournent autour de leur tête). Les personnages secondaires sont tout aussi vivants. Les environnements sont très détaillés, contrairement à ce que la première démo laissait croire.

Certains endroits iraient parfaitement dans un jeu comme Ocarina of Time, tant ils sont beaux et détaillés. Le cycle jour/nuit est encore présent, ce qui donne des paysages variés. Bien qu'il ne plaise pas à tout le monde, le cel-shading est une réussite artistique. Le monde est réellement vivant. On s'attache très facilement à ce petit Link si expressif, car il est réellement un personnage, pas qu'un simple amas de polygones.

Pump up the volume

On en arrive à la musique, qui est aussi un élément qui tient à cœur à tous les fans. Eh bien, je peux vous dire que Koji Kondo s'est surpassé pour cet opus. Les mélodies sont belles, harmonieuses et restent dans la tête bien après qu'on les ait écoutées. Elles sont très différentes de celles de Ocarina of Time, car elles ont souvent un thème marin dû à l'omniprésence de l'océan dans l'univers du jeu.

Mais, en écoutant bien, on peut discerner à l'intérieur des petits bouts de thèmes d'anciens jeux. C'est fait en finesse, comme dans la musique du premier village qui contient par ci par là des bouts du thème du Village Kokiri de Ocarina of Time. Cela est valable pour tout le jeu, surtout pour la musique de Mercantîle, qui remixe (ici totalement) un thème bien connu, mais d'une façon totalement nouvelle.

Cette bande-son réussit à être rafraichissante et fidèle à l'esprit de la série en même temps, ce qui est une sacrée prouesse. Croyez-moi, quand dans une scène importante le thème plonge pendant quelques instants dans les meilleurs moments de Ocarina ou Zelda 3, il y a de quoi en lâcher le pad.

Et le jeu dans tout ça ?

Cette beauté technique et artistique serait bien inutile si le jeu n'en valait pas la peine, et heureusement, The Wind Waker s'en sort merveilleusement bien à ce niveau. Le maniement est identique à celui de Ocarina of Time, avec le Z target et tout ça. Les items sont aussi assez classiques pour la plupart. Il y a pourtant trois additions très intéressantes à la formule : une feuille qui vous permettra de planer, un grappin à la Indiana Jones (très différent du grappin usuel) et les phases en bateau, que je détaillerai après.

Les combats sont quasiment identiques à Ocarina of Time, avec néanmoins une nouvelle addition très plaisante : lors d'un combat, l'épée peut se mettre à flasher pendant une fraction de seconde. Si vous êtes adroit et appuyez sur A juste après, Link esquivera automatiquement une attaque ennemie et fera une contrattaque fulgurante. Dans la même veine, il peut désormais prendre les armes de ses adversaires, ce qui est non seulement amusant mais aussi quelque fois obligatoire pour résoudre certaines énigmes. Il me semble aussi que beaucoup plus d'ennemis attaquent Link en même temps, ce qui donnera des batailles assez épiques.

Petite déception par contre au niveau des donjons. Ils sont merveilleusement désignés, avec tout le génie qui manquait à StarFox Adventure, mais ils ne sont qu'au nombre de cinq. Bien sûr, tout le reste du jeu est suffisamment grand pour que la durée de vie soit similaire à celle de Ocarina of Time, mais c'est un peu dommage pour qui apprécie vraiment ces lugubres endroits.

One piece of sailing for you!

La grande nouveauté ici est le bateau. Dedans, vous arpenterez l'immense océan à la découverte d'îles inconnues et à la recherche de trésors. Pour vous diriger, vous utiliserez votre bâton des vents (le pendant de l'Ocarina de OOT) pour changer la direction de ces Alizés afin de vous mener à bon port. Les distances sont énormes, et les trajets longs. Cela serait ennuyeux si la mer n'était pas constamment changeante, si il n'y avait pas des trésors à chercher sous la mer avec le grappin, et si il n'y avait pas tant d'îles inconnues.

En effet, la carte du monde que Link a au début est vide, et se remplit au fur et à mesure de ses périples (s'il nourrit des poissons capables de lui dessiner la carte). Cela donne une incroyable sensation d'aventure, de terrain inexploré et de découverte que Ocarina of Time et sa "carte principale" n'arrivaient pas à donner.

Nintendo a joué à fond là-dessus. D'ailleurs, la seconde moitié du jeu est totalement ouverte. Il n'y a pas de destination précise où aller ; juste des trésors à récupérer pour pouvoir progresser et basta. Le joueur est donc forcé d'arpenter l'océan dans ses moindres recoins pour récupérer ces objets, ce qui pourrait sembler très ennuyeux. Ce n'est qu'à moitié vrai, car toute la philosophie du jeu repose sur l'exploration. Personnellement, j'ai adoré me balader dans le monde entier en faisant des détours pour tout découvrir, mais il est vrai qu'un joueur moins prompt à se "perdre" dans le jeu s'ennuiera profondément.

Par contre, un point sur lequel on peut légitimement critiquer Nintendo lors de cette partie non-linéaire est la relative pauvreté des tâches à accomplir pour obtenir les fameux trésors. J'aurais bien aimé des donjons pour y accéder. Car la plupart se trouvent après une simple salle remplie d'ennemis, ce qui est bien pâle comparé à la brillance du reste du jeu.

En parlant de défauts...

Bon, le jeu a beau être enchanteur, vivant et tout ce que vous voulez, il n'est pas parfait. D'abord, il y a son étonnante facilité. Avec les vies infinies, des donjons peu nombreux et des boss faciles une fois qu'on connaît le *truc*, il ne posera aucun problème pour qui sait manier un pad convenablement. Même la plupart des énigmes sont assez logiques et ne bloqueront pas ceux qui connaissent les habitudes de la série. Il n'atteint pas les sommets de facilité de StarFox Adventure, mais rien que comparer les deux jeux en dit long sur la difficulté de The Wind Waker.

J'aimerais aussi critiquer le tout dernier endroit du jeu, qui est assez décevant car très court et très peu intense. La toute fin compense cette erreur par sa beauté et son scénario, mais on sent qu'à un point du développement, les designers se sont dit "bon, faut qu'on sorte le jeu" et nous ont pondu une aire finale très peu inspirée.

Les îles sont aussi relativement petites, et ceux habitués aux grandes plaines d'Hyrule risquent d'être déçus. L'aire de jeu est immense de par son océan (que j'adore quand même), au détriment des parties terrestres. Bah... pas grave !

Ah! Il faut aussi que je vous parle de la fameuse connectivité GBA/GC ! Non seulement elle est présentée par un personnage que je ne SUPPORTE pas, Tingle, le Jar Jar Binks de l'univers Zelda, mais en plus elle se révèle plus "amusante" que "utile", surtout à cause du fait qu'elle coûte un max de rubis. Néanmoins, ce serait amusant à essayer à deux joueurs, celui jouant Tingle pouvant bomber la tronche de celui qui joue Link.

En résumé

Prenant à contre pied l'industrie du jeu vidéo, The Wind Waker propose une aventure magnifique et onirique. Mal fini par endroits, il est néanmoins une expérience unique tant qu'on a gardé la capacité de s'émerveiller.